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La nouvelle République garantira-t-elle les libertés ?

Yosra Frawes, présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates, Leïla Haddad, ancienne députée et dirigeante au mouvement du peuple et Wahid Ferchichi, président de l'Association tunisienne pour la défense des libertés individuelles, étaient les invités de Midi Show, ce vendredi 10 juin 2022.

La question des droits et des libertés a été au centre de leur débat.
 

Il ne faut pas juger les intentions 

Haddad est revenue sur les déclarations du  doyen et coordinateur de la commission consultative pour une nouvelle République, Sadok Belaïd, qui voudrait supprimer la référence à l’islam dans le projet de la nouvelle Constitution.

"Personnellement, je connais la position de Sadok Belaïd  par rapport à la question des libertés mais je ne sais pas si elle va de pair avec celle du président de la République", a-t-elle déclaré.

Et d'ajouter : "Il ne faut pas juger des seules intentions", soulignant que les positions personnelles ne doivent pas être rendues publiques, tant qu'il ne s'agit pas d'une décision collective et officielle", a-t-elle précisé.

L'ancienne députée, a, dans ce contexte, rappelé que le Mouvement du peuple a certaines réserves par rapport à la démarche du président, tout en soutenant les mesures du 25 juillet.

Sur un autre plan, Haddad a estimé que les problèmes des Tunisiens sont, surtout, d'ordre socio-économique.

Le référendum et les élections, un gaspillage d'argent public

La présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates, Yosra Frawes, a affirmé que les libertés sont sacrées, mettant en garde contre les répercussions du monopole du pouvoir.

Frawes a ajouté que le changement de la Constitution n'est pas un problème d'urgence.

"Je pense qu'il faut commencer par la discussion du régime politique", a-t-elle précisé.

Dans ce contexte, elle a estimé que la Constitution tunisienne garantit des libertés mais comporte aussi certaines lacunes . 

Elle a, par ailleurs, considéré que ce qui se passe actuellement, en référence au référendum et aux élections, est un gaspillage d'argent public.

Libertés et droits fondamentaux menacés

Wahid Ferchichi, président de l'Association tunisienne pour la défense des libertés individuelles, a rappelé que le président de la République, Kais Saïed avait déclaré en 2017, que le référendum est un moyen de dictature et qu'aucun pays arabe n'a organisé un référendum transparent et démocrate. "Il y recourt pourtant, aujourd'hui", a-t-il relevé.

Aussi estime-t-il que les libertés et les droits fondamentaux sont désormais menacés.

Il a, dans ce contexte, considéré que l'Etat de droit a été détruit, depuis le 25 juillet. 

"La sécurité juridique peut être touchée parce que le chef de l'Etat est en train de rédiger une Constitution à son goût et c'est très dangereux", a-t-il conclu.